Elle a traversé l’océan, quitté ses forêts québécoises natales, pour une semaine de rencontres françaises autour de son recueil de poésie, Mes forêts. Elle, c’est Hélène Dorion, poétesse québécoise réputée.
Les poèmes de ce recueil édité par les éditions nantaises Bruno Doucey Éditions, elle les a écrits pendant la pandémie de Covid. Le confinement, elle l’a vécu au cœur de la forêt. Alors que la vie a été mise en suspens, les questions du monde se sont invitées en elle, les questions de notre rapport au vivant et même à l’histoire universelle. Et ces poèmes, elle les livre à ses lecteurs et lectrices. Et parmi eux et elles, nos élèves français.es des classes de 1ère qui préparent le bac. Quelle chance est la leur de pouvoir étudier l’œuvre toute récente d’une autrice francophone en vie ! C’est la toute première fois que cela arrive au baccalauréat en France. Il n’en fallait pas moins pour que l’enseignante des élèves de 1ère3 au lycée Monge se saisisse de cette opportunité.
Alors qu’ont-ils puisé dans la lecture de ses textes ? de sa fréquentation de lieux de nature et de forêts principalement ? Des sensations. Des images. Des réflexions sur l’existence humaine et sur celle de ceux qui peuplent la nature : animaux, végétaux, minéraux. Car elle est philosophe Hélène Dorion et elle se met à l’écoute de la « résonance universelle de nos vies singulières ». Nullement naïve, elle sait bien que les forêts sont loin d’être des lieux bucoliques ; elles sont davantage des lieux de dangers, des lieux d’épreuves initiatiques, et chacun.e, jeune ou moins jeune, peut y laisser aller ses émotions et y puiser celles du monde.
La conférence a ensuite donné lieu à des échanges avec les jeunes.
Pierrick alors a demandé à la poétesse si d’autres lieux sur Terre l’inspiraient. Sans hésiter elle lui a répondu : « la mer » ! La puissance des vagues, le flux et reflux des marées… forment un paysage de mise en mouvement qui suscite en elle la création.
Arthur ensuite cherche à savoir quelle est sa forêt préférée. Ce à quoi elle répond : « Celle dans laquelle je me trouve. Ce qui compte le plus pour moi, c’est l’état intérieur dans lequel la forêt où je suis va me mettre ».
L’échange, même à distance, a été fort enrichissant. Voir l’écrivaine, entendre sa voix portée par l’accent québécois nous a un temps transporté.e.s par-delà les mers !
Nous vous conseillons vivement la lecture des nombreux textes d’Hélène Dorion, afin de tenter, à sa manière, de percevoir « Le Bruissement du temps »…
À voir en replay : l’émission La Grande Librairie du mercredi 22 novembre 2023 sur France.tv