Vendredi 7 avril 2023, le Rennais Baptiste Ledan est venu à la rencontre de lycéens du lycée Monge La Chauvinière et d’une lycéenne du lycée Camus à Nantes. Il a d’abord été « plume » pour des hommes politiques, un bon exercice pour franchir le pas et se lancer dans l’écriture pour soi.
Adolescent, il écrit des nouvelles en lien avec les thèmes qui le préoccupent comme la mort, le suicide. Ses parents ne s’en inquiètent pas (ou du moins ils ne le montrent pas) et encouragent leur fils à poursuivre dans cette voie.
Aujourd’hui, à 36 ans, il est consultant pour un cabinet de conseil en communication à Paris. En parallèle, il a décidé de reprendre une histoire commencée dix ans auparavant. Après l’écriture des dix premiers chapitres, il est en panne d’inspiration et décide alors de partir en Bretagne pour se consacrer uniquement à son roman. Il a la trame, l’histoire d’une ville imaginaire à l’atmosphère grise et froide, une ville invisible hors du temps. Cette ville, ce sera Lasciate. ll lui a donné un nom, non anodin, à consonance italienne qui n’est nullement un nom de femme mais le premier mot du vers de Dante ornant la porte de l’enfer dans La Divine Comédie : « Lasciate ogni speranza, voi ch’intrate » ! Quant à la fin de son roman, il ne l’a pas encore trouvé.
Son roman séduit par ses questionnements philosophiques et son humour. Baptiste Ledan nous explique : « Si l’on ne meurt pas, il n’y a plus de peur du lendemain, plus de peur de vieillir, plus de raison de faire des enfants. J’ai aimé imaginer ce monde cauchemardesque où l’on ne meurt jamais » Et où le must consiste à se faire assassiner…
Le public lui a demandé comment lui était venu l’envie d’écrire. «Ma professeure de français est la première à m’avoir encouragé à écrire. Elle m’avait conseillé de participer à des concours d’écriture. En 2003, j’ai eu la chance d’être un des lauréats du prix Jeune écrivain pour ma nouvelle le Cahier. Puis en 2015, j’ai reçu le prix de la nouvelle Don Quichotte de la ville de Rueil-Malmaison.
Trouver une maison d’édition pour son premier roman n’a pas été facile. Il a reçu quarante refus de différentes maisons d’édition. Il remercie son éditeur qui lui a fait confiance(éditons Intervalles).
Son roman est un hymne à la diversité, à tout ce qui éveille les sens et procure une saveur à notre passage éphémère dans ce monde. Il interroge également sur le sens de la vie, sur la mémoire et l’oubli.
L’auteur a un roman en préparation. Il est tout aussi original : l’histoire d’un hôtel qui se déplace.
La vie suspendue, résumé :
Après la disparition de sa famille, Tomas Fischer part se réfugier dans une ville isolée et lointaine. Il entame une nouvelle vie, clandestine, dans les marges de cette cité où son statut interlope lui permet de rendre bien des services. Mais Lasciate n’est pas une ville comme les autres : un secret inouï distingue ses citoyens du commun des mortels.
En imaginant une ville utopique où pourtant les débats ne sont pas moins passionnés que dans nos cités imparfaites, Baptiste Ledan compose avec mordant une fable borgésienne sur l’impermanence.